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Un "platanicide" sans fin...

Conseil Municipal Aix-en-Provence du 31 Mars 2017 – Intervention sur la 03.04 : PLAN DE GESTION DES ESPACES VERTS ET DE LA VOIRIE.

 

Cette délibération vise donc à répondre à différents enjeux : écologiques, économiques, culturels, sociaux a bien évidemment tout notre soutien. Mais comment ne pas la rapprocher sur ce qui se passe depuis cet été dans notre ville. Beaucoup d’arbres, nous ne le savons que trop, n’ont pas résisté au « platanicide » estival.

 

Trop de coupes sévères en pleine montée de sève sont encore pratiquées. Et si on n’a noté, avec comment dire une certaine attention que la coupe a évolué notamment autour de la gare, à la Rotonde… où des tailles beaucoup moins sévères ont été pratiquées nous n’en restons pas moins vigilants et mobilisés.

 

De plus quand vous êtes dans le périmètre de bâtiments classés et dès lors qu’il s’agit d’opérations programmées et non d’intervention d’urgence vous devez consulter et recueillir l’accord de l’Architecte des Batiments de France. Je dis bien accord et non avis. Voici ce qui le site Internet de la DRAC à propos des arbres : "L’accord de l’ABF est nécessaire en cas de co visibilité avec le monument".

 

Et c’est le cas en matière de très nombreux platanes aixois situés dans le périmètre de bâtiments classés : Ainsi en allait-il des deux platanes situés devant l’église de Puyricard et c’est là que je vais regretter à nouveau que nos séances ne soient pas retransmises sur Internet.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voici une souche d’un platane sacrifié au cours de cette période estivale. Sans être spécialiste on peut voir un individu parfaitement viable et dès lors qu’on sait que l’expert Aval, expertise en ligne sur le site Internet de la ville a classé ce platane à 100% de perte de résistance on ne peut que s’interroger sur la qualité de l’expertise produite.

 

De la même façon dans ce qui doit être mis en lumière si ce n’est en cause c’est la forme de télescopage qui existe entre les activités du prestataire de la ville en matière d’élagage et d’abattage. Si vous allez sur le site Internet de l’entrepreneur Dolza vous y noterez qu’il a une autre activité que les coupes. Cette entreprise vend également et c’est parfaitement son droit du bois de chauffage. Mais dès lors personne ne peut empêcher de penser que plus on coupe, plus on vend, justifiant par là une intervention parmi les plus sévères.

 

Je crois que cette double activité comme le recyclage des espèces abattues ou tombées doit nous fonder à réfléchir différemment pour le renouvellement de ce marché. Le bois est aussi une ressource et nous ne pouvons pas nous désintéresser, surtout après le choix utile fait à la chaufferie d’Encagnane et dans une logique d’économie circulaire, de ce qu’il advient des arbres aixois.

 

Enfin pour conclure nous demandons à nouveau que ces coupes systématiques, sauf en cas de gêne ou de danger dument avérés, soient abandonnées, qu’une véritable politique de l’arbre, avec une réelle concertation et un vrai débat citoyen, soit enfin menée. Si nous avons de l’ombre et de la fraîcheur, surtout en été, c’est parce que nos anciens ont pensé à leurs enfants, à leurs petits-enfants, à leurs descendants. A notre tour pour éviter le triste univers minéral et durement vivable, pour éviter une différence jusqu’à 5 degrés sur nos places et dans nos rues de penser aux générations futures.

Conseil Municipal Aix-en-Provence du 27 Septembre 2019

Chacun aura pu le remarquer on a fait place nette des arbres notamment des platanes qui avaient le malheur de se trouver sur le parvis de la piscine Yves Blanc. Cette nouvelle saison d’un « platanicide » de série Z ne fait que confirmer la prédominance de la logique économique face à la conservation d’un patrimoine arboré qui là encore, et chacun jugera qui fait mieux que qui, est bien mise à mal.

 

Car si ces arbres ont été victimes des tronçonneuses ce n’est pas par volonté délibérée de minéraliser la ville, ni pour remplir les conditions d’un marché même si dans celui de la ville il y a à s’interroger sur le fait que le délégataire est également marchand de bois, non sans doute rien de tout ça mais comme je l’affirmais uniquement une gestion par les coûts financiers auquel vient s’ajouter une conception de la ville, aux antipodes de la cité respirable, durable dont nous avons besoin, où il faut faire place nette aux véhicules motorisés, à la voiture..

 

Il est beaucoup plus simple, donc bien moins impactant financièrement, de réhabiliter un espace nu que de devoir respecter des arbres, souvent centenaires, dont les racines sont autant d’handicaps pour les travaux et dont les emplacements viennent réduire les capacités de stationnement.

 

Cette même logique a été appliquée dans la réhabilitation des parkings de Saint Eutrope ou des espèces qui arboraient depuis plusieurs décennies les immeubles et permettaient aux populations de s’abriter des canicules à répétition ont été, à nouveau, sacrifiées sur l’autel de notre sacré sainte bagnole.

 

Et qu’on ne vienne pas dire que c’est une seule personne qui s’opposait à votre logique de la tronçonneuse. Quand nous nous sommes rendus sur place, la presse était là et en a témoigné, sur les dizaines d’habitants rencontrés aucun n’était informé, mis encore une fois devant la logique du fait accompli comme l’ont été les populations du Felibre, tous s’opposaient aux coupes prévues.

 

Et si des contacts ont effectivement eu lieu avec les représentants du collectif « Aix-en-arbres » ce qui est une bonne chose force est aussi de constater que vous êtes, à nouveau rester sourds à leurs demandes de ne pas sacrifier au moins quelques individus parfaitement viables et tout à fait intéressants.

 

Pour conclure cette stratégie de la place nette, aux antipodes des préconisations de la charte de l’arbre, s’accompagne également de question sur le patrimoine bâti.

 

Récemment un platane centenaire de l’avenue Pasteur a été abattu. C’est son état de dangerosité, nous dites-vous qui le nécessitait. Première question pouvez-vous produire l’expertise qui a constaté son état ? Expertise d’ailleurs demandée à plusieurs reprises par les défenseurs du patrimoine arborée.

 

Rappelons aussi que nous sommes à cet endroit-là dans le périmètre des 150 mètres du monument Joseph Sec, périmètre qui exige avant toute modification de la trame végétale visible du bâtiment classé, de demander l’avis préalable de l’Architecte des Bâtiments de France.

 

Si je vous demande de produire cet avis c’est parce que je sais que votre, il y a des gros guillemets, « mise en sécurité » des platanes de Pasteur prévue il y a deux ans avait fait l’impasse sur cette demande. Autrement dit, elle s’était exonérée du respect de la loi. Un point qui n’a pas échappé aux habitants et aux commerçants grandement opposés aux tronçonneuses de votre prestataire.

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