La Constance vous avez dit étalement ... Nous soulevions ici, lors du conseil municipal de Septembre 2017, des points de droit, de forme et de fond :
Sur le droit
Vous nous avez répété, à l’envi, que la ZAC de la Constance avait été prévue par les équipes précédentes. La rédaction de la présente infirme cette assertion et se conforme mieux à la réalité. Selon l’article L. 212-1, dans la rédaction initiale, du code de l'urbanisme Les Zones d’Aménagement Différé, la Constance en était une, ont été conçues, je cite, « comme un outil en vue de la création ou de la rénovation de secteurs urbains, de la création de zones d'activité ou de la constitution des réserves foncières ». C’est bien ce dernier point, de réserves foncières, pour soustraire la zone aux appétits des promoteurs et autres aménageurs fussent-ils semi publics, qui motivait l’action des municipalités d’alors. Et le présent rapport, de nouvelles consommations d’espace, s’inscrit, nous ne le dirons jamais assez, en rupture frontale et brutale avec les réserves initialement prévues.
Vous « taclez » le renouvellement urbain aux motifs « qu’une partie des projets autorisés seraient bloqués par des recours contentieux qui peuvent demander plusieurs années ». Le tout pour non acceptation par le voisinage. Vous oubliez les nombreux recours que vous avez intentés pour faire évacuer les parcelles de la SMAC et du pôle numérique. Certaines de ces procédures datent de quelques semaines à peine et le récent délibéré, de quelques jours, de la justice administrative ne vous est pas favorable. On est donc en droit de se demander si l’étalement urbain, fer de lance de votre PLU à la Duranne et ici même où une centaine d’hectares est en jeu, n’est pas au moins aussi juridiquement aléatoire que le renouvellement.
La vérité c’est que vous avez choisi, dans une vision de court terme, l’étalement et la consommation d’espace, plus vite rentables en terme de logements comme financiers, mais bien peu soucieux d’économies comme de l’intérêt des générations futures.
Sur la forme
Vous évoquez dans la délibération une procédure de concours d’urbanisme préalable au dossier de réalisation de ZAC. On ne peut que regretter et s’indigner, que les conclusions de ce concours lancé, on ne sait si c’est par la ville comme consigné dans le rapport ou la SPLA, ne soit pas partagé par les aixois et les habitants du Pays d’Aix qui l’ont pourtant payé de leurs deniers.
Le présent rapport nous parle aussi de « la réalisation progressive, sur 15 ans, de 3500 logements ». Ce chiffre est en totale contradiction avec le Plan Local d’Urbanisme (PLU) que vous avez approuvé le 23 juillet 2015. Est consigné dans le « TOME I - DIAGNOSTIC ET PREVISIONS », page 182, de ce document d’urbanisme majeur et directeur : « Parmi la vingtaine de périmètres d'urbanisation complémentaire, la Constance offrirait 1 500 logements supplémentaires. ». Cette même donnée, de 1500 logements se retrouvent dans plusieurs chapitres du PLU approuvé, le résumé non technique par exemple. Votre chiffre de 3500 logements est donc en opposition majeure avec le PLU dont nous n’avons pas encore approuvé de modification même si nous savons qu’elles sont en cours.
Sur le fond
Il est noté, avec un certain lyrisme dont vous n’êtes jamais exempts, que « ce nouveau quartier s’intègre dans l’armature urbaine aixoise et particulièrement dans celle des quartiers Ouest et Sud, ». C’est oublier les ruptures Nord et Sud Est qui bordent votre ZAC et je veux ici aborder les problématiques des autoroutes A8 et A 51 qui balafrent notre ville et la coupent, plus particulièrement à cet endroit, en 4 parties difficilement joignables. Là le bât blesse.
Si nous avions voulu urbaniser la Constance la première action rationnelle aurait été de lisser, de gommer, de réduire au maximum ces coupures qui handicapent la ville. Oui il eut fallu, en l’enterrant, en la couvrant traiter les autoroutes. Et faire d’indispensables coutures entre certes Encagnane, mais surtout entre la Constance et le Jas de Bouffan. Nous vous avons, à maintes reprises et nous n’avons pas été les seuls demandé d’étudier des solutions allant dans le sens de l’apaisement et des liaisons inter quartiers. Nous n’avons été ni écoutés, ni entendus. Le résultat est là. Votre ZAC, parce qu’elle n’a pas d’autre choix, tourne systématiquement le dos au Jas de Bouffan. Que verrons-nous du Jas ?
Des murs anti bruits et des bâtiments aux ouvertures résolument orientées vers la seule Pioline. Deux des projets les plus avancés, la SMAC, et le pôle numérique ont d’ailleurs parfaitement intégré cette règle qui ne souffrira d’aucune exception. Dès lors comment imaginer des liaisons douces, des échanges, simplement normaux, entre les quartiers d’une même ville ?
Sur le fond toujours, la question des mobilités est cruciale. Vous devez pour aménager cet espace, tout particulièrement enclavé, tirer encore et toujours de nouvelles routes auxquelles vous devrez faire enjamber, tôt ou tard, l’A51, puis la RD9, et la RD8. Elles sont, d’ailleurs pour partie, réalisées et font l’objet d’une délibération ce jour. Elles seront un appel d’air pour l’automobile dans un espace tout particulièrement soumis aux pollutions autoroutières. J’invite tout un chacun à se rendre sur le site d’Air PACA pour constater que nous sommes à toute proximité de cet espace en zone noire de pollutions.
Sur le fond enfin l’ensemble des réseaux dans un espace non viabilisé devront être tirés. Cela génère un surcoût qui serait bien moindre, voire inexistant, dans le renouvellement urbain. Mais vous avez choisi là encore d’ignorer cet argument pourtant soucieux de bonne gestion financière.
Je conclus en disant que cet espace jusque-là préservé de l’urbanisation abritait une biodiversité tout à fait conséquente. Elle est pointée dans l’étude environnementale mais n’est pas repris dans la présente. De même l’ensemble de cette zone restée naturelle et surtout post agricole témoigne de la mémoire des bastides comme celle de Lou Deven.
Il est donc tout particulièrement scandaleux de lire dans votre délibération à propos de ces paysages remarquables que le maître aixois Paul Cézanne a si bien magnifiés : « ces espaces naturels ordinaires, ne présentent pas d’intérêt paysager, environnemental ou patrimonial. »

